Projets - Brasilia Unité d'Habitation

 
Le Brasilia
Le Brasilia
Le Brasilia
Le Brasilia
Label Patrimoine du XXe siècle

Permis de Construire 1962, Livraison 1967
Architecte: Fernand Boukobza
Entreprise: G. Laville

21, boulevard Barral
13008 Marseille

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Brasilia Marseille 2016

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Brasilia Marseille 2016
Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza
brasilia-2016-05
Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza

Contexte

Dans le cadre du Plan Directeur d’Urbanisme de 1949, le Secteur sud-est considéré comme une zone résidentielle de choix. Il appartient au domaine dit de la ville verte qui vise à protéger le caractère verdoyant des grandes propriétés en évitant leur découpage. Le règlement de la ville verte favorise les constructions d’ordre discontinu, d’une certaine densité ménageant de faibles emprises au sol. Le couvert végétal est conservé voire protégé. Tout cela implique des constructions à la fois hautes et espacées.
Les propriétaires des terrains proches de la Cité Radieuse, liés à la construction mécanique, vont détacher un terrain pour une opération de logement. Les projets d’élargissement de voies et le cadre réglementaire de la ville verte laissent peu de marge de manœuvre à l’auteur. La forme cintrée de l’immeuble, ainsi que sa dénomination, viendrait d’un voyage du maître d’ouvrage dans le nouvelle capitale Brésilienne.

Description

En définitive ce n’est pas la ville verte qui est au rendez vous mais un immeuble très urbain à l’angle de deux voies. Avec plus de vingt étages, l’immeuble ouvre sa courbe concave plein nord afin d’obtenir le plus grand développé de façade au sud. Cette orientation s’oppose à celle de la Cité Radieuse liée à son axe héliothermique, très peu adapté aux conditions climatiques de la région (est et ouest en soleil bas). La courbe paraît une manière d’éluder toute déférence envers la «maison du Fada», solution qu’on peut retrouver pour plusieurs immeubles proches du célèbre bâtiment. Néanmoins l’architecte s’est volontairement inspiré des idées de Le Corbusier sur plusieurs points. Les pilotis abritent l’unique entrée en rez-de-chaussée d’où part une batterie d’ascenseurs desservant les appartements par onze coursives intérieures.

Les appartements eux-mêmes sont en duplex traversant, orientés nord-sud : on retrouve là l’organisation caractéristique d’une unité d’habitation. Par contre certains éléments diffèrent du modèle tel que le sous sol accueillant un certain nombre de places de parkings et un petit centre commercial situé en RDC hors de l ‘emprise de l’immeuble. Dans le pur style international, l’édifice décrit une géométrie élémentaire de segment cylindrique. Les pilotis en revanche donnent une image plus articulée d’un berceau supportant l’édifice. Les douze portiques de béton et leur poutraison, disposés en faisceau, sont largement saillants par rapport au corps de l’immeuble, donnant une impression de force. Cette forme expressive des pilotis se retrouve dans les bandeaux d’allège dont l’ajour horizontal est marqué par un dais de béton saillant formant une division de la trame constructive. Cet élément est caractéristique de l’influence du brutalisme japonais de l’époque. Les escaliers extérieurs, le hall d’entrée, et le centre commercial sont des volumes circulaires qui affirme leur autonomie vis-à-vis de la structure de l’immeuble, mais aussi la virtuosité de l’auteur à composer avec le même motif. On pense naturellement à la bibliothèque de Clamart par l’Atelier de Montrouge en 1965.

Enfin l’élément le plus significatif du Brasilia est son escalier de secours. S’il emprunte encore à la Cité Radieuse, il est l’expression d’une plus grande liberté plastique transformant un élément fonctionnel en véritable objet sculptural.Desservant un niveau sur deux, il se développe en double révolution autour de deux noyaux différents. L’alternance de doubles spires entre deux passerelles vers le bâtiment donne lieu à quelques organisations singulières avant de prendre un rythme de colonne sans fin. L’émergence des fûts au-delà des volées, l’absence de couronnement et leurs hauteurs différentes rejoignent l’idée de la tour comme « ascenseur vers le ciel » des premiers modernes.

Le cadre de ville verte n’aura pas pu les développer mais la confrontation urbaine avec la Cité Radieuse reste fructueuse, donnant une nouvelle lecture aux immeubles proches comme Le Trioulet et La Verdière.

Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza
Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza
Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza
Unité d'Habitation Brasilia Marseille architecte Boukobza